top of page

L’excision (mutilations génitales féminines – MGF)

 

L’expression “mutilations génitales féminines (MGF)” désigne toutes les pratiques impliquant l’ablation partielle ou totale et/ou la lésion des organes génitaux externes d’une fille ou d’une femme à des fins non médicales. Cette pratique est concentrée dans 27 pays africains, au Yémen et au Kurdistan irakien ainsi que, dans une moindre mesure, en Asie et dans les populations immigrées dans les pays occidentaux. Selon un rapport de 2013 de l'UNICEF, environ 130 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi une MGF.

 

L’origine des MGF est incertaine. Elles remonteraient à cinq ou six mille ans avant l’ère commune et auraient été pratiquées par toute l’humanité protohistorique, après avoir pris leur source en région égyptienne.

 

L’OMS différencie quatre principaux types de MGF, en fonction du degré de gravité de l’intervention :

 

  • Type I : ablation partielle du clitoris et de son prépuce (moins de 5%)

  • Type II : excision du clitoris avec ablation partielle ou totale des petites lèvres, couramment appelée “excision”

  • Type III : ablation des petites et/ou des grandes lèvres et fermeture de la vulve (infibulation)

  • Type IV : toutes les autres pratiques mutilantes sur les organes génitaux féminins, telles que la ponction, le percement, l’incision, la scarification et la cautérisation

 

Le type II est la forme la plus répandue de MGF, représentant 80% des cas.

 

Les complications liées aux MGF sont très nombreuses et peuvent être très lourdes. Les complications immédiates incluent l’hémorragie, modérée ou cataclysmique, pouvant entraîner la mort de nombreuses petites filles, l'anémie, la rétention aiguë d'urine, l'infection urinaire, la septicémie et le tétanos. L'utilisation d'instruments non stériles peut entraîner une contamination avec les virus responsables de l'hépatite ou du SIDA.

 

La procédure d'excision peut également endommager l'urètre, le vagin et la vessie, d'où des problèmes d'incontinence, de douleurs lors des rapports sexuels et d'infertilité. Les autres complications médicales incluent des kystes pouvant s'infecter et des névromes au niveau des nerfs alimentant le clitoris. Etant donné la suppression de plusieurs zones érogènes, les sensations sexuelles peuvent être fortement diminuées,  voire inexistantes.

 

Les MGF peuvent également entraîner des complications durant la grossesse. Lors de l'accouchement, les examens du col de l'utérus sont plus complexes, le travail est plus long tandis que les déchirures et les césariennes d'urgence sont plus courantes. Ces difficultés entraînent un accroissement de la mortalité périnatale. Une étude réalisée en 2006 dans 28 centres médicaux au Burkina Faso, au Ghana, au Kenya, au Nigeria, au Sénégal et au Soudan montre que le risque de décès du nouveau-né est accru de 15 % pour un type I, de 32 % pour un type II et de 55 % pour un type III.

 

 

 

Ex-exciseuses vêtues de leur nouvel habit de couleur jaune,

signe de leur renonciation à cette pratique 

L’excision en Sierra Leone

En Sierra Leone, l'excision est pratiquée par des exciseuses traditionnelles (nommées "sowés"), sans anesthésie, à l'aide d’outils rudimentaires non stériles tels que couteaux, rasoirs ou ciseaux. Les personnes aisées, en milieu urbain, peuvent la faire pratiquer dans un environnement médical plus sécurisé, mais avec des conséquences tout aussi dévastatrices.

L'excision a lieu en général vers l’âge de 3 à 4 ans, parfois même dans les premières semaines de vie ou plus tardivement lorsque la fille est en âge de se marier, vers 15 à 16 ans. 

 

L’existence de sociétés secrètes, tant pour les hommes que les femmes, est caractéristique de la Sierra Leone. L’excision est la porte d’entrée dans la société secrète de femmes appelée “Société Bondo”. Le principal argument cité en faveur de son maintien est le respect dû aux ancêtres, qui la leur ont transmise.

 

Ne pas s’y soumettre équivaut à être exclue de toutes les activités et fêtes de femmes.

 

Selon l’enquête démographique et de santé réalisée en Sierra Leone en 2008, 91% de toutes les femmes âgées de 15 à 49 ans ont été excisées. Les MGF sont pratiquées par presque toutes les ethnies, à l’exception des Krios (créoles). La plupart ont subi l’excision impliquant l’ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres.

bottom of page