Cérémonies Bondo
Stopper l’excision mais pas les traditions !
L’excision constituait jusqu'ici la porte d’entrée de la Secret Bondo Society, une société de femmes très renommées et puissantes en Sierra Leone, les "Femmes Bondo". La majorité des femmes du pays en font partie. Elles se rassemblent pour tenir des cérémonies secrètes, des fêtes comprenant de multiples enseignements sur la vie, l’art de la médecine traditionnelle, la cuisine, la gestion de la famille et des enfants, les chants, la musique, les danses traditionnelles et... l'excision.
Toutes les femmes ne peuvent pas devenir une "Sowé" (exciseuse). Il faut être reconnue comme telle et suivre un long enseignement de 5 à 10 ans voir plus.
L'initiation Bondo constitue la première fois qu’une fille rentre dans la forêt. Elle est obligée d’y rester le temps imparti par les Sowés, soit plusieurs semaines. Lors d’une cérémonie Bondo en janvier 2010, Michèle Moreau, la fondatrice de l’association MEA, accompagnée par une amie Reta Lusser, est devenue la première femme Bondo blanche, accompagnée de 92 petites filles qui, pour la première fois, n'ont pas été excisées.
En organisant ce nouveau type de cérémonie, MEA préserve cette magnifique tradition tout en en excluant les mutilations génitales. Onze cérémonies de ce genre ont déjà eu lieu. Elles sont organisées par des exciseuses reconverties grâce à notre soutien et la participation d’une quarantaine d’exciseuses des environs, dont les grandes cheffes qui soutiennent désormais le programme. Les autorités locales se sont également ralliées au nouveau concept.
Il semblerait que d’autres cérémonies de ce genre commencent à se pratiquer au nord et au sud du pays, les médias ayant fait un bon travail, en particulier les stations de radio.
Quatorze cérémonies Bondo "nouvelle formule" ont déjà eu lieu. La prochaine sera organisée en janvier 2025 et comptera 60 nouvelles filles.